La conception du travail est en passe de vivre une réelle révolution dans tous les pays développés. En 2010, 36% de l’emploi en France se trouve dans des grandes sociétés, 27% dans des PME/PMI et 37% dans des TPE. Mais ce modèle tend à être remis en cause : on observe un stress et une anxiété latente au travail, des pressions sociales, sociétales et politiques de plus en plus fortes, des problématiques de gestion du temps, des urgences et des priorités de plus en plus poussées et une attente de rendement de plus en plus grand. Il faut ajouter à cela des pressions géopolitiques fortes avec des pays en voie de développement qui redessinent le monde économique, et des crises qui perturbent l’emploi avec une montée du chômage.
Pour gagner sa vie, l’Homme deviendra-t-il un solopreneur ?
La science-fiction a toujours été un terrain propice à montrer du doigt l’avidité des multinationales, voir même à les combattre au profit de structures plus modestes : Resident Evil avec sa célèbre multinationale en recherche pharmaceutique UMBRELLA, Terminator avec Cyberdyne Systems qui contrôle Skynet, Alien avec Weyland-Yutani, Avatar avec la Resources Dévelopment Administration Corporation… Les exemples sont nombreux. A chaque fois, le scénario met en scène des firmes ou règne la corruption, la cupidité et la recherche de profits au détriment de l’humain. Les rebelles sont présentés comme les héros qui font chuter le dictat des multinationales pour mettre en place une société basée sur des petites structures.
Cela reste de la science fiction. Mais est-ce si improbable ?
Tom Frey, futurologue et directeur exécutif de l’institut DaVinci, expose sa vision de l’avenir du travail : pour lui, le modèle de l’emploi de demain sera des entrepreneurs à leur compte, qu’il nomme des « solopreneurs ». Selon lui, « à 30 ans, un américain a aujourd’hui déjà occupé 11 emplois en moyenne. Dans 10 ans, il aura travaillé sur 200 à 300 projets. Nous sommes en train de devenir une société basée sur les tâches et les projets ». D’après lui, les individus iront de projet en projet, plutôt que d’être attaché à une seule entreprise toute leur vie. Selon sa représentation, le marché de l’emploi devrait s’inverser pour atteindre 80% de l’emploi dans des TPE, voir des solopreneurs, et 20% de l’emploi dans des PME/PMI et grandes entreprises.
La question n’est plus de savoir si l’Homme deviendra un solopreneur pour gagner sa vie, mais quand ?